Focus sur cet architecte français Maison Edouard François

L’architecture d’Edouard François reflète les tropismes de notre société contemporaine.

Le développement durable, le local, la mise en valeur du patrimoine et du site sont des thématiques qui traversent la production d’Edouard François et s’expriment dans des propositions fortes et inattendues, en phase avec leur contexte.

Ses projets de logements comme La Closeraie à Louviers, Eden Bio à Paris, Coming Out à Grenoble (prix Habitat Durable 2008), Collage Urbain à Champigny-sur-Marne sont autant de recherches sur de nouvelles formes d’habitats écologiques.

La Chronique Novanéa 18

 

SA BIOGRAPHIE :

Édouard François, né à Boulogne-Billancourt le 2 avril 1957 est un architecte français contemporain, reconnu comme l'un des fers de lance de l'architecture verte en France.
Ancien élève de l’école nationale supérieure des beaux-arts de Paris et de l’école nationale des ponts et chaussées, Édouard François est architecte et urbaniste depuis 1986. Il crée sa propre agence d’architecture, d’urbanisme et de design en 1998, et conçoit notamment L’Immeuble qui pousse, livré en 2000 à Montpellier, et Tower-Flower, livrée à Paris en 2004. 
Edouard François a enseigné à Architectural Association School of Architecture à Londres, à l'école spéciale d'architecture à Paris, à la Design Academy Eindhoven... Son travail est exposé internationalement, notamment au Centre canadien d'architecture à Montréal, au Musée Solomon R. Guggenheim de New York, au Victoria and Albert Museum de Londres, à la Biennale d’Architecture de Venise, mais aussi en Allemagne, en Belgique, au Liban, en Inde, au Brésil, en Chine… Il a reçu le prix du Forum international des jeunes architectes, décerné en 2008 à Sofia. En 2011, Édouard François est élu créateur de l’année et le Royal Institute of British Architects le nomme membre honoraire international pour sa contribution à l’architecture (Int. Fellow RIBA). En 2012, le grade de Chevalier des Arts et des Lettres lui a été décerné par le Ministère de la Culture et de la Communication.
En 2012, son agence devient la Maison Edouard François.

 

SES PRINCIPALES RÉALISATIONS

 

L'IMMEUBLE QUI POUSSE À MONTPELLIER

Envie d’autre chose, de matière, d’usage, de plaisir, d’éphémère et de sens.
Le projet aurait pu s’appeler « Le balcon dans tous ses états » : balcon-jardin pour manger, nombreux, entre amis. Balcons-cabane perché au milieu des arbres pour tête à tête plus intime. Balcon-plongeoir pour explorer, curieux, les frondaisons des cimes des arbres. Balcon-terrasse pour imaginer la maison individuelle. Mais il s’appelle « L’immeuble qui pousse ».

  

 

GROUPE SCOLAIRE DE CHARTRES

Dehors, c’est une enceinte de pierre ponctuée de verdure, de haies, de clôtures végétales aux couleurs saisonnières et changeantes.

Dedans, c’est un cahier des tendances à décliner sur les trois programmes du groupe scolaire : crèche, école maternelle, école élémentaire.

La différenciation crèche, maternelle et élémentaire s’opère dans ce jeu de références, de formes, de matières, de couleur. La crèche est égayée par des couleurs franches, des formes simples. Les Moyens de l’école maternelle évoluent dans les palettes de matières, bétons, troncs d’arbres…tandis que les Grands en primaire sont en phase avec un monde plus industriel, référencé par la bande-dessinée, un monde de machines, de tuyaux, de mécanique. Les structures en seront inspirées : poutres en lamellé-collé laquées, en grumes ou encore en IPN.

Les cours sont de véritables paysages. Au centre de chacune se trouve un volume abritant rangements et/ou partie des sanitaires. Pour la crèche, il s’agit d’un rocher habité, pour la maternelle, d’un chalet en bois et pour l’élémentaire, d’une petite usine.

 



 

CHEMINÉE DE VENTILATION A COURBEVOIE

 
Le colosse de béton de 16 mètres de haut dérangeait et devait être transformé. Le projet consistait à le végétaliser.
Des ipomées prennent racine dans des bacs en cuivre hérissés de tuteurs et transforment le tout en présentoir floral.
Le projet est vivant et évolutif. Il se développe avec le temps et les saisons.
Les ipomées sont un genre végétal multiple, on y trouve les liserons. Leur particularité est leur croissance ultra rapide en liane pour des fleuraisons impressionnantes. Toute la palette des couleurs est déclinée. La plus belle des ipomées est dite nocturne car la fleur se referme le jour. Une thématique à déployer une année pour saluer le départ et l’arrivé des employés des bureaux de la Défense.
Le cuivre quant à lui se patinera pour passer du rouge-orangé au vert.
Les ipomées sont annuelles, plantées à l’automne dans les « ouïs » du cuivre, elles se dévoileront pleinement sur la période printemps-été.
La présence du végétal contraste avec l’aspect lisse des tours de verre et de béton. Cette cascade florale crée un évènement sur l’esplanade.

  

 

PANACHE

SOCIALISATION DE LA HAUTEUR

 
Retour fin 2011, à Grenoble, lieu de l’expérimentation environnementale marqué par un précédent projet dans la ZAC de Bonne : le « Coming Out ».
Autre challenge cette fois-ci, la hauteur mais la même envie de pousser plus loin l’expérimentation des performances énergétiques.
Pour tenter de clore définitivement la question des ponts thermiques, il fallait supprimer les balcons.
Dès lors, comment offrir aux habitants la relation à l’extérieur qu’ils attendent légitimement d’un logement dans cette ville si froide l’hiver mais si chaude l’été ? Accessoirement, comment casser la distinction étages nobles / étages inférieurs ? Pour résoudre cette double équation, écologique et sociale, il leur a paru nécessaire de désolidariser la fonction « balcon » de la fonction « habitation » et d’empiler les balcons sur plusieurs niveaux sur le toit. Ces espaces de 35 m² apporteront une pièce de plus en plein ciel, desservie par ascenseur, dotée d’une cuisine d’été et de commodités sanitaires. Lorsque la chaleur de l’été devient étouffante, ces balcons permettront aux habitants de respirer et de dialoguer d’égal à égal avec la Chaîne de Belledonne. Il s’agit ici d’un nouvel espace qui échappe à l’ordinaire et qui sera vendu en tant que lot indépendant comme une sorte de résidence secondaire.
La FPI ALPES et les membres du Jury des Pyramides 2017 ont décerné, le 11 avril 2017, le Prix d’Argent – Grand Prix Régional pour cette opération, saluant ses qualités esthétiques et ses exigences en matière d’innovation et de développement durable.

  

 

 

LES JARDINS D'ANFA A CASABLANCA, MAROC

 
Les Jardins d’Anfa seront le cœur paysager d’un nouveau quartier au Maroc.
Un grand parc épais et complexe composé de bâtiments aux façades végétales crée autant de jeux mimétiques avec la nature omniprésente.
Au centre, la place est arborée de washingtonias plantés comme des forêts denses et généreuses ; viennent ensuite les buttes fleuries et très colorées, puis des arbres et des buissons blancs.
L’architecture des immeubles se joue de toutes ces couleurs. Autour de la place sont implantées des tours aux formes organiques. Celle des bureaux se distingue par ses façades plantées de bougainvilliers multicolores ; celles des logements se parent de blanc, avec du jasmin et des bougainvilliers.
Derrière ces émergences hautes, en léger retrait des rues, de petits immeubles résidentiels aux façades végétalisées viennent ceinturer le parc et lui donnent un aspect de jardin habité.
 
 





 

LE QUARTIER DU RAY A NICE

 
Sur les hauteurs de Nice, le quartier de l’ancien stade du Ray est à réhabiliter. Un parc y est déjà en projet.
Ce programme de logement doit y accueillir de nouveaux habitants, dans un quartier déjà très dense. Le parc entrera dans l’îlot sans aucune discontinuité, de plain-pied. Les toitures seront toutes végétalisées, pour recréer ce paysage niçois fait de constructions dominées d’une crête verte au-dessus. Les façades sont végétales pour prolonger le parc en hauteur, avec des plantes grimpantes florifères, choisies pour leur vigueur et leurs senteurs. Ces plantes par leur espacement laissent filer depuis les logements les vues sur le grand paysage.
Sur rue, l’îlot présente un visage véritablement urbain. Les bâtiments sont d’échelle semblable à celles des îlots avoisinants, avec des ruptures introduites par des éléments de petite échelle. Les habitants pourront s’approprier une partie des terrasses par des constructions légères, type bardage bois brut, ce qui achèvera de morceler les bâtiments de l’îlot en leurs donnant une lecture d’échelle plus « individuelle » proche des usages.
De petites constructions glissées dans l’îlot seront vendues comme des « lofts » en double hauteur, bruts à aménager – une nouvelle offre de logements pour de nouvelles populations porteuses de nouveaux usages. Ce sont des morceaux de « désir d’habiter » qui viennent égayer les façades.

 


 

 

L'HOSPITALITÉ
TOTEM DU GRAND PARIS

 
Le projet « l’Hospitalité » prend place au pied de la nouvelle gare du Grand Paris Express, en mitoyenneté de l’hôpital du Kremlin Bicêtre. Il dialogue avec plusieurs échelles : de celle du Grand Paris à celle du parvis de la gare. Le caractère végétal de son émergence lui confère une dimension à la fois phare et respectueuse de son environnement proche.
Ce signal, d’une hauteur de 50 m, repose sur un socle silencieux. Ce dernier est fragmenté en trois entités différentes dont l’écriture s’inspire du contexte urbain environnant. La façade Est, donnant sur l’hôpital voisin, est la plus discrète : les vues vers l’hôpital sont floutées, filtrées ou orientées. Cette façade devient un paysage vertical pour les usagers de l’hôpital.
Le bâtiment mêle des logements, une résidence de chercheurs, des commerces et un lieu pour tous qui rayonne au sommet de l’émergence. Ce lieu événementiel, animé par l’équipe du Grand Réservoir et ouvert à tous, est une destination en soi.
Les logements ne sont pas réduits à l’énoncé de leurs typologies, ils sont innovants, ouverts aux attentes d’habitants de plus en plus avides de nouveaux usages, de nouvelles manières d’habiter et de vivre. Les espaces de vie de l’émergence disposent de très grandes terrasses pouvant permettre autant d’agrandissements possibles : des extensions ou des pièces en plus suivant l’évolution des foyers.
Le projet sera discrètement éclairé de nuit par l’artiste Yann Kersalé. La mise en lumière sera responsable, en accord avec les différents usages et en connivence avec l’architecture.
Le signal végétal est à la fois un symbole écologique du Grand Paris et la tête de proue d’un axe paysager majeur du Kremlin Bicêtre. Sa végétation, originaire des forêts et jardins d’Ile-de-France, sera semencière et participera, à terme, à régénérer la biodiversité à grande échelle.

  
 

LES RIVES DE BOHRIE A OSTWALD

 
Le territoire de Strasbourg dont la ville d’OSTWALD fait partie, est en mouvement pour capter, fixer les énergies et attirer de nouveaux habitants.
C’est la métropolisation : la nouvelle et grande aventure urbaine des villes de demain.
Le grand défi de la génération ECOLOGIE.
L’enjeu est simple, croître à travers la modernisation, la création d’emploi, en attirant de nouveaux habitants.
Pour STRASBOURG EUROMETROPOLE, c’est la métropolisation active et leur vision du quartier « Rive du BOHRIE » à OSTWALD est en plein dans ce défi.
A la condition de respecter certaines règles, ce projet a vocation à faire d’OSTWALD une nouvelle polarité d’EUROMETROPOLE.




 

ALDIANA CLUB 4 ET 5 TRIDENTS

ALDIANA, SÉNÉGAL

 
Le site Aldiana, à une heure de l’aéroport de Dakar, s’étend entre lagon et océan. Il accueillera bientôt un nouveau Club Med 4 et 5 Tridents.
La proposition se distingue par la palette d’expériences qu’elle propose : séjourner dans des huttes traditionnelles réhabilitées au milieu de la forêt, dormir dans les arbres ou dans des cocons de bois sur pilotis, flotter sur le lagon à la mangrove réimplantée face à la réserve naturelle …
Le décor de l’hôtel et sa scénographie oscilleront entre authenticité et « recycl’Art ». De nombreux artisans locaux, des tisserands, ébénistes, fondeurs, ferronniers, forgerons se sont fédérés au projet. Leur savoir-faire a été collecté.
Son architecture intégrée au site, ses activités en lien avec la nature et son respect d’un site naturel luxuriant vaudront à ce village le label « Eco-Nature».
 




Article rédigé avec l’aimable autorisation de la Maison Edouard François.
Textes et images non libres de droit
Source : https://www.edouardfrancois.com


 

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