S'adapter à l'environnement grâce à la construction en terre
La terre a longtemps servie aux enduits des maisons écologiques ou au patrimoine rural.
Aujourd'hui, l'architecture contemporaine se penche sur ce matériau... Naturel par excellence, local, durable, économique… Ce matériau non transformé répond aux attentes environnementales actuelles.
À Paris, le Pavillon de l’Arsenal présente actuellement « Terre de Paris », une exposition proposant des solutions pour réutiliser les futurs déblais du Grand Paris. Avec ses 200 km de nouvelles lignes de métro, le vaste projet d’aménagement va générer 400 millions de tonnes de déchets à l’horizon 2030.
Paul-Emmanuel Loiret, architecte et commissaire de l'exposition, entend démontrer « que l’on peut créer une véritable architecture contemporaine, à grande échelle, avec ce matériau biosourcé, local, qui nécessite peu de transport et de transformation ». Suite au récent appel de projet « Réinventer Paris », Paul-Emmanuel Loiret et son associé Serge Joly ont répondu avec une tour de logement de quatorze étages, composée d’une structure en béton et de briques de terre crue.
Un matériau moderne ?
« La terre est un matériau urbain et contemporain, cependant pour aller plus loin, il faut surmonter les freins psychologiques et réglementaires. » affirme l'architecte. En effet, il existe peu de textes qui encadrent les différentes techniques de construction : la bauge (empilement de terre associée à des fibres végétales), le pisé (terre compactée), les briques de terre crue… Ce qui fait obstacle à son développement.
Architecte et enseignant à l’école d’architecture de Bretagne (Ensab), Loïc Daubas constate pourtant combien ce matériau naturel plaît aux étudiants. « Pour ses qualités plastiques et le confort qu’il procure : qualité de l’air intérieur, régulation thermique, hygrométrique… Mais pas seulement. Cette ressource, locale par excellence, peut fédérer une communauté. C’est un choix de construction qui exige du temps et de la main-d’œuvre. Donc qui rassemble. »
La terre à peut-être de beaux jours devant elle...?
Source : Ouest France