Une Cité scolaire internationale en projet sur le secteur d’Euroméditerranée
Sur le périmètre d’Euroméditerranée, Marseille s’apprête à recevoir un projet de Cité scolaire internationale, établissement regroupant en un même lieu école primaire, collège et lycée et qui met l’accent sur l’apprentissage des langues étrangères. Si l’emplacement n’a pas encore été choisi, les langues enseignées sont, elles, arrêtées.
Le secteur Euroméditerranée en perpétuelle expansion devrait permettre à la ville de Marseille et à la région PACA d'accueillir une avancée en terme d'apprentissage des langues dans le milieu scolaire. L'arrivée de cette Cité scolaire internationale constitue une avancée majeure dans la qualité de l'enseignement des langues étrangères en France.
Le projet en détail
Après une première présentation le mercredi 19 avril dernier, tous les acteurs du projet (État, région PACA, département des Bouches-du-Rhône, ville de Marseille, Aix-Marseille Université et Euroméditerranée) se sont de nouveau réunis jeudi 13 juillet pour informer des dernières avancées.
Le futur établissement, qui devrait ouvrir ses portes à la rentrée 2022 sur Euroméditerranée, a pour objectif de proposer des sections internationales et donc d’améliorer l’enseignement actuel en la matière en PACA afin de renforcer encore davantage l’attractivité de la ville et de toute la métropole Aix Marseille Provence.
Première rentrée des classes prévue pour 2022
L’établissement pourra accueillir une totalité d’environ 2 100 élèves : 1 000 lycéens, 750 collégiens et 375 élèves de primaire. Il sera en plus doté d’un internat de 150 places. Une école maternelle sera également accolée à l’établissement, avec toutefois un statut et une gestion qui lui seront propres et qui restent encore à déterminer.
Quant à l’emplacement, une chose est sûre, ce sera sur le périmètre « Euroméditerranée 2 » et d’une superficie de 2,5 à 3,5 hectares de plancher. « Le premier critère de sélection du futur site est l’accessibilité. C’est pourquoi il sera proche du pôle multimodal de Capitaine Gèze (dont la livraison est attendue pour 2018 après trois ans de retard, ndlr). Trois hypothèses sur des opportunités foncières sont en étude et le choix devrait être arrêté d’ici octobre au plus tard », explique Laure-Agnès Caradec, présidente d’Euroméditerranée.
Les travaux devraient intervenir en 2020 et la Cité scolaire internationale ouvrir aux élèves pour la rentrée 2022 ou 2023 au plus tard en cas de retard. Le budget estimé est de 65 millions d’euros initialement répartis entre la région PACA, le Conseil départemental des Bouches-du-Rhône et la Ville de Marseille au prorata des surfaces occupés et des effectifs (la région ayant en charge le lycée, le département le collège et la ville de Marseille l’école primaire).
« On va faire un point sur le financement d’ici fin octobre pour voir comment Euroméditerranée pourrait participer et également les entreprises du territoire à travers par exemple un système de fondation », précise Stéphane Bouillon, préfet de la région PACA.
Améliorer l’offre éducative internationale trop pauvre sur le territoire
Le choix des langues de la future Cité scolaire internationale de Marseille s’est fait en fonction des langues les plus parlées dans le monde et de celles dont les entreprises marseillaises ont le plus besoin. Il est ainsi ressorti trois groupes de langues qui seront toutes enseignées :
- Anglais, chinois, japonais, espagnol,
- Arabe, portugais,
- Allemand et russe
Malgré un tissu économique très dense pour la région PACA, qui dispose de nombreux laboratoires de recherche, de grands équipements comme le Grand Port Maritime de Marseille ou encore ITER et de grandes entreprises où se mêlent plusieurs nationalités comme la CMA-CGM, l’offre éducative internationale est très faible.
Seulement 12 sections internationales en lycée et 8 langues différentes sont proposées pour l’ensemble de la région, contre 15 sections internationales et 12 langues enseignées pour la seule académie de Lyon par exemple. La Cité scolaire internationale viendra étoffer l’offre présente sur le territoire et s’ajoutera aux sept autres établissements français à proposer de tels enseignements, à l’instar du lycée international de Saint-Germain-en-Laye ou de la Cité scolaire internationale de Lyon.
Renforcer l’attractivité et le rayonnement du territoire
Le choix d’implanter la future Cité internationale sur Euroméditerranée n’a pas été fait au hasard. On y trouve en effet de nombreuses entreprises qui travaillent à l’international et embauchent des salariés étrangers qui ont besoin d’un enseignement adapté à leur famille. Leur donner la possibilité de placer leurs enfants dans un établissement où d’autres langues que le Français sont pratiquées s’est révélé indispensable.
Idem dans le monde de la recherche. « Marseille attire de plus en plus de chercheurs de haut niveau qui ont besoin de trouver sur le territoire des établissements adaptés à l’enseignement de leur famille. Cette Cité internationale sera un outil de plus pour attirer des chercheurs et donc participer au développement socio-économique du territoire », a souligné Yvon Berland, président d’Aix Marseille Université (AMU). Un argument que rejoint Jean-Claude Gaudin : « La Cité internationale est un élément d’attractivité incontournable pour les entreprises, les investisseurs et les cadres étrangers car elle contribue au rayonnement du territoire ».
Toutefois, si l’établissement est destiné à accueillir les enfants de cadres internationaux et des chercheurs de haut niveau désireux de s’installer à Marseille, il sera également ouvert aux Marseillais et aux Provençaux qui souhaitent y étudier. « Un test de contrôle sera effectué car un niveau scolaire et en langues sera exigé. C’est pourquoi un travail va être mis en place dans les collèges et les lycées de la région afin que ce niveau puisse être atteint par quiconque souhaite intégrer la Cité scolaire », précise Bernard Beignier, recteur de l’académie d’Aix-Marseille. Le recteur a ajouté être très attaché à ce que la mixité fasse partie de la Cité scolaire internationale, considérant que ce serait un « échec social » si tel n’était pas le cas.